« Il n’y a pas de bonne ou de mauvaises postures, de bons ou de mauvais gestes ; mais tout ce qui est répété, jamais effectué et prolongé pourra devenir mauvais. »
L’origine du mythe de la “mauvaise posture”

Depuis des décennies, on entend qu’il existerait une “bonne posture” à adopter, sous peine de se faire mal au dos. Cette croyance découle en partie d’idéaux sociaux (l’image de la personne “bien droite”) et de conseils transmis de génération en génération (“Tenez-vous droit !”, “Ne vous voûtez pas !”).
- Au fil du temps, les postures très droites ont été valorisées comme symbole de discipline ou d’élégance. On a même longtemps cru qu’une posture rigide, le dos bien plaqué au dossier, était la seule manière d’éviter le mal de dos.
- Un héritage familial souvent conservé : nombre de parents et de grands-parents, eux-mêmes élevés dans l’idée qu’il faut “être impeccable”, perpétuent ces consignes auprès des enfants et petits-enfants.
- Cependant, les études récentes en ergonomie et kinésithérapie montrent que la manière de s'assoir n’est qu’un élément parmi d’autres. D’autres éléments, comme le manque de mouvement et l’immobilité prolongée, sont nettement plus problématiques.
En réalité, l’idée selon laquelle “voûter légèrement les épaules” ou “croiser les jambes” serait nuisible en soi est un mythe. Ce n’est pas le geste ou la posture isolée qui fait mal, mais la répétition ou la prolongation dans le temps, sans adaptation de l’organisme.
Posture et douleur : ce qu’en disent les études
Plusieurs travaux scientifiques ont cherché à relier directement la posture à l’apparition de douleurs.
- Faible corrélation posture/douleur : les études n’ont pas mis en évidence de lien significatif entre la posture adoptée en classe ou au bureau et les douleurs cervicales ou dorsales chez l’adolescent.
- Chez l’adulte, on sait que les maux de dos chroniques ne résultent pas seulement de la forme de la colonne (droite ou cambrée) : ils sont multifactoriels (stress, sédentarité, faiblesse musculaire, etc.).
- Le facteur principal qui revient constamment est plutôt l’immobilité et le manque de mouvement. Un corps peu habitué à bouger, ou qui reste trop longtemps dans la même position, voit ses muscles s’affaiblir ou se raidir. C’est cela qui augmente le risque de douleur.
Ainsi, il n’existe pas de “mauvaise” posture en soi, mais plutôt un ensemble de mauvaises habitudes (manque d’activité, postures prolongées sans pause, etc.) qui finissent par créer des tensions.
📌 Pour aller plus loin :
Immobilité prolongée : le vrai coupable
Vous pouvez être parfaitement droit sur la meilleure chaise du monde ; si vous ne bougez pas pendant huit heures, vos muscles et vos articulations vont protester.
- Muscles et articulations : l’absence de mouvement engendre des raideurs musculaires et articulaires, car le corps n’est plus sollicité.
- Circulation sanguine réduite : la sédentarité réduit la circulation, entraînant parfois engourdissements et gonflements.
- Fatigue posturale : sans changement régulier de position, certains muscles fatiguent et le corps adopte des compensations (voûtement, tensions dans le cou, etc.).
Le problème vient donc de l’absence de mouvement et non de la posture en elle-même. On peut être parfaitement droit dans son fauteuil, mais si l’on ne bouge pas de toute la journée, le dos et le cou finiront tout de même par souffrir.
📌 Pour aller plus loin :
Un corps mobile est un corps en bonne santé

Comme le rappelait Andrew Taylor Still, fondateur de l’ostéopathie, « La vie, c’est le mouvement » ; on retrouve souvent cette idée résumée par la formule : « Le Vie, c'est le mouvement et l’absence de mouvement est le premier pas vers la mort. »
Il n’y a pas de posture “parfaite” à tenir toute la journée. Mais à l’inverse, il n’est pas souhaitable de s’ankyloser dans des attitudes très prononcées, comme une forte scoliose, cyphose ou lordose si elles deviennent figées et douloureuses.
La posture de repos équilibrée : un socle qui varie au fil de la journée

Même s’il n’y a pas de “posture parfaite”, chaque personne possède sa propre posture de repos équilibrée, en fonction de sa morphologie, de sa musculature et de ses habitudes. On l’appelle parfois “posture neutre”, car elle place la colonne dans un alignement où les tensions sont minimales.
- Adaptée à chacun : notre anatomie (taille, forme du bassin, souplesse, etc.) ou même nos origines ethniques peuvent modifier la façon dont on se tient naturellement “droit”.
- Pas figée pour autant : cette posture est surtout un point de repère de “stabilité” à partir duquel on varie en fonction de nos activités, de notre fatigue ou de l’environnement.
- Musculation d’équilibre : renforcer les muscles posturaux (dos, abdos, ceinture scapulaire…) permet de maintenir plus facilement cette position neutre sans forcer, tout en préservant la capacité à bouger librement.
Il est même normal, et parfois bénéfique, d’être plus relâché à certains moments, surtout pour les enfants en fin de journée. Le corps peut avoir besoin de cette petite pause de relâchement ou d’une position moins “rigide” pour se détendre, tant qu’on ne s’y enferme pas en continu.
Exemple : Au moment du dîner, si l’enfant est un peu plus avachi parce que sa chaise est trop haute ou qu’il est fatigué après une longue journée, il n’y a pas de quoi le “punir”. L’important est plutôt d’assurer qu’il puisse varier sa posture et ne pas rester voûté pendant des heures.
L’objectif n’est pas de rester vissé dans cette position “idéale” toute la journée, mais d’y revenir régulièrement et d’éviter les excès : ni hyper-cambrure, ni voûtement permanent.
📌 Pour aller plus loin :
Varier les positions : la clé d’un dos en bonne santé
Pour garder une colonne vertébrale heureuse, la meilleure stratégie est de changer régulièrement de position :
- Faire des pauses actives : toutes les 30 à 60 minutes, levez-vous, marchez quelques instants, étirez doucement vos épaules et votre nuque.
- Alterner assis/debout : si vous pouvez, optez pour un bureau modulable ou un support adapté pour l’ordinateur.
- Ergonomie adaptative : ajustez la hauteur de votre écran, la profondeur de votre chaise pour éviter que votre nuque ou vos poignets ne soient en tension constante, mais gardez en tête que l’important est de changer : aucune position n’est idéale si elle est prolongée.
- Faites des étirements simples : tour de cou, mouvements des épaules, rotation du buste… Ces petits gestes réveillent le corps et préviennent les tensions.
Le mot d’ordre est bougez, bougez, bougez ! Comme le rappelle un adage d’ostéopathe : « La meilleure posture, c’est toujours la prochaine. »
📌 Pour aller plus loin :
Conseils d’un pro pour bouger sans crainte
En consultation vous m'entendrez souvent dire qu'
« Il n’existe ni posture ni geste réellement bons ou mauvais. Les problèmes apparaissent quand un mouvement est trop souvent répété, maintenu trop longtemps ou, au contraire, jamais réalisé. »
Quelques astuces :
- Micro-pauses dynamiques : Levez-vous toutes les heures, faites quelques pas, étirez votre cou et vos épaules.
- Changez votre installation :
Montez l’ordinateur sur un support plus haut ponctuellement, ou déplacez vos affaires pour varier votre posture. www.ergotron.com
- Renforcez-vous : Des séances régulières de sport (cardio, renforcement musculaire, yoga) aident à mieux tolérer les variations de posture.
- Évitez la crispation : Il est sain de bouger et de se repositionner. La crispation excessive peut causer plus de mal que de bien.
- Consultez un professionnel : un bilan chez un ostéo, un kiné ou un médecin permet d’identifier d’éventuels troubles à corriger (déséquilibre musculaire, hyperlaxité, etc.).
En somme, bouger plus et rester à l’écoute de son corps constituent les meilleurs moyens de prévenir les douleurs liées au “statique”.
Conclusion
La fameuse “mauvaise posture” est en grande partie un mythe. Ce qui fait vraiment la différence pour notre dos, c’est la mobilité, la diversité des gestes et l’adaptation de notre corps aux différentes positions.
« Se tenir droit en permanence n’est pas meilleur que rester affalé à vie. Le corps doit bouger. »
Rappelez-vous : l’absence de mouvement et l’enfermement dans une posture (même dite “parfaite”) peut engendrer raideurs et douleurs. L’essentiel est donc de changer fréquemment de position, d’éviter les postures extrêmes figées et de maintenir un certain équilibre musculaire. En suivant ces conseils, vous donnerez à votre dos toutes les chances d’être en pleine forme !
➡ Un bilan ostéopathique peut vous aider à adapter vos habitudes et éviter les douleurs. Consultez nos ostéopathes à Auray et Vannes !